Mathilde Charrier – Association pour l’écologie du livre
Mathilde Charrier est libraire à Paris et coordinatrice de l’Association pour l’écologie du livre, forte d’un bagage en lettres, philosophie et sciences politiques. Elle aborde la question du livre par une approche engagée, en sensibilisant notamment l’interprofession sur les enjeux écologiques de l’écosystème du livre et de la lecture par des formations, interventions et discussions.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours lié au monde des livres?
Mathilde Charrier: J’ai toujours lu et j’aime parler des livres. J’ai travaillé quelques années dans le secteur culturel, dans l’édition mais j’avais vraiment envie de faire un métier aussi bien de transmission que « concret ». Le métier de libraire est pour cela très complet : chaque journée est différente et l’on aborde autant des aspects humains qu’intellectuels et très pratico pratiques. C’ets un métier riche dont la vocation se renforce si on est tenace je crois.
Qu’entendez-vous par écologie du livre?
Mathilde Charrier: L’écologie du livre est apparu dans ma pratique métier dès le début : j’ai été très frappée par la surproduction présente en France dans ce secteur et l’énorme gâchis des livres invendus et pilonnés.
L’écologie du livre est pour l’Association pour l’écologie du livre une manière de penser les enjeux écologiques du secteur de manière systématique et la plus étendue possible. C’est pour cela que l’on parle de trois écologies : une écologie matérielle (matériaux, fabrication, ressources…), une écologie sociale (écosystème du livre et de la lecture, interdépendances, relations…), une écologie symbolique (contenus de ce qui est publié, bibliodiversité…). Chaque écologie se pense à l’aune des autres et permet une approche radicale et non avce des solutions toutes faites. C’est une manière d’envisager les choses de manière complète et au-delà des dogmes capitalistes ou de pouvoir en général.
Vous avez co-animé l’atelier Livre et écologie lors du SIEL 2025 à Rabat. Pouvez-vous nous parler de vos diverses rencontres entre Rabat et Casablanca?
Mathilde Charrier: L’écologie du livre est apparu dans ma pratique métier dès le début : j’ai été très frappée par la surproduction présente en France dans ce secteur et l’énorme gâchis des livres invendus et pilonnés.
L’écologie du livre est pour l’Association pour l’écologie du livre une manière de penser les enjeux écologiques du secteur de manière systématique et la plus étendue possible. C’est pour cela que l’on parle de trois écologies : une écologie matérielle (matériaux, fabrication, ressources…), une écologie sociale (écosystème du livre et de la lecture, interdépendances, relations…), une écologie symbolique (contenus de ce qui est publié, bibliodiversité…). Chaque écologie se pense à l’aune des autres et permet une approche radicale et non avce des solutions toutes faites. C’est une manière d’envisager les choses de manière complète et au-delà des dogmes capitalistes ou de pouvoir en général.
Suite à cette courte expérience, quelles seraient les conditions favorisant l’émergence d’une écologie du Livre au Maroc?
Mathilde Charrier: L’écologie du livre est déjà présente au Maroc, de plein de manières différentes mais surtout avec des acteurs et actrices locaux qui essaient de faire bouger les choses et sensibiliser tout le monde, même les publics dits éloignés de la lecture. Pour autant, dans un contexte où il existe de moins en moins de bibliothèques fonctionnelles et peu de librairies indépendantes sur tout le territoire, c’est un véritable défi.
Tant que, partout et non seulement au Maroc, des politiques ambitieuses en faveur du livre et de la lecture ne seront pas proposées, avec des moyens dédiés, il sera extrêmement compliqué de pouvoir œuvrer dans des sociétés de plus en plus atomisées et éloignées de l’écrit.
Il est important ainsi de toujours construire collectivement des projets, se parler, échanger et ne pas se décourager ! Que ça soit au Maroc ou en France !
Propos recueillis par la Maison du livre – Juillet 2025