Va-t-on vers la désoccidentalisation et la fin du néocolonialisme ?

Si le XIXème siècle fut celui de l’Europe et plus précisément de la Grande Bretagne, le XXème siècle, celui des USA et de la bipolarité du monde, le XXIème siècle, sera celui de l’Asie et de la multipolarité. Nous assistons, d’ores et déjà, au déplacement du pôle de la puissance vers l’Asie. Celle-ci est devenue le centre de gravité géostratégique mondial. Ce processus s’inscrit dans ce que l’on appelle la désoccidentalisation qui est l’autre expression de la « révolte de la dignité » par les pays dits du Sud, mais pas seulement. Ce n’est pas exclusivement une attitude de refus de l’ordre établi, ce n’est pas non plus une fuite en arrière dans un passéisme sans issue, c’est en fait, une capitalisation sur les acquis de l’humanité et son dépassement. Aujourd’hui, nous assistons à l’éclatement du paradigme occidental en tant que cadre de pensée, science « normale » et processus qui s’inscrit dans la durée. Ce sont ses croyances et valeurs reconnues qui commencent à être l’objet de contestation tous azimuts. Dans l’état actuel des choses, le processus de désoccidentalisation est atténué par un « sud global » qui manque de cohérence interne et est traversé par une kyrielle de contradictions. Cependant, deux conditions sine qua non de l’éclatement du paradigme occidental sont en train d’être réunies : Une masse critique d’anomalies (faits et perceptions) et un paradigme rival en train de gagner du terrain.