Patrimoine et minorité avec Antoine Idier

L’histoire est avant tout écrite par les dominants et présentée comme le seul récit possible. Appartenir à une minorité, c’est comprendre que l’histoire comporte des silences instaurés par les dominants. Le point de vue minoritaire offre ainsi une autre lecture de l’histoire. Cela soulève la question du traitement des archives, qui implique nécessairement un tri. Il convient de s’interroger sur la valeur d’un document et sur les raisons qui justifient sa conservation pour la postérité. 

Antoine Idier observe une évolution dans les discussions sur les archives, en particulier celles concernant les communautés et les minorités. Il note également la singularité de la tradition politique française, marquée par un universalisme souvent opposé au communautarisme. Cette singularité engage une réflexion sur le rapport à l’histoire et sur la subjectivité minoritaire, qui y est profondément liée. 

Antoine Idier est maître de conférences en science politique à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et chercheur au CESDIP. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Les Vies de Guy Hocquenghem (Fayard, 2017), Archives des mouvements LGBT+ (Textuel, 2018) et Pureté et impureté de l’art. Michel Journiac et le sida (Sombres torrents, 2020).