Rencontre avec Mohamed Nedali
Safi, petite ville côtière du Maroc. Années 2010. N’ayant pas trouvé d’éditeur dans son pays ni ailleurs, un jeune poète décide de déclamer sa poésie à travers les haut-parleurs d’un minaret. Il s’introduit subrepticement dans la mosquée de son quartier, s’empare du micro et y déclame un de ses poèmes les plus subversifs : il appelle ses concitoyens à s’extirper de leur sommeil séculaire et à s’affranchir du joug de l’ignorance religieuse – un acte téméraire, inimaginable en terre d’islam. Par son acte hasardeux, inédit au pays, le jeune poète s’attire les foudres à la fois de la police et des islamistes de sa ville. Une double chasse à l’homme est lancée à travers les rues de Safi.
Mohamed Nedali est né en 1962 à Tahennaoute, dans une famille pauvre du Sud marocain. Après des études secondaires à Marrakech, il complète sa formation en France (licence en lettres modernes ainsi qu’un diplôme de Cycle spécial à la Faculté des Lettres de Nancy II). Il n’a jamais quitté son village natal, dans le collège duquel il a enseigné le français durant toute sa carrière
Il a remporté le troisième Prix littéraire de la Mamounia pour son œuvre littéraire « Triste Jeunesse » (Le Fennec, 2012).