Rencontre avec Simona Gabrieli autour de la BD « Le pain nu » d’Abdelaziz Mouride

D’après le roman de Mohammed Choukri (Éditions Alifbata).

Le pain nu est le récit d’une enfance qui n’a pas eu lieu. Celle de Mohamed Choukri, marquée par la pauvreté et l’exil dans le nord du Maroc des années 1940 à 1950, sous le joug du protectorat. La famine, la fuite d’un père violent, les nuits à la belle étoile dans les bas-fonds de Tanger… Mohamed Choukri fait très tôt l’apprentissage de la survie. Il connaîtra aussi la prison. C’est là, aux côtés des détenus politiques, qu’à l’âge de vingt ans il apprendra à lire et à écrire. Le pain nu est son récit autobiographique. Le récit d’une revanche sur le destin, qui dévoile comme jamais auparavant une histoire du Maroc faite de misère et d’exclusion.

Censuré jusqu’en 2000 au Maroc, Le pain nu a été adapté en bande dessinée par Abdelaziz Mouride (1949-2013), pionnier du 9e art au Maroc.

 

Avec Simona Gabrieli, éditrice chez Alifbata

Simona Gabrieli, d’origine suisse et italienne, est une linguiste et une islamologue passionnée par les interactions entre imaginaires méditerranéens. Elle a longtemps travaillé dans la réalisation de projets pédagogiques interculturels. Elle est co-fondatrice de l’association Alifbata qui se spécialise depuis 2015 dans l’édition et la traduction de bandes dessinées en langue arabe.